13.02.23

L’Atlantique sud toujours en ligne de mire

Yann Guichard, en collaboration avec Benjamin Schwartz et Jean-Yves Bernot, routeur, continuent de guetter la moindre opportunité d’un départ du Maxi-trimaran Sails of Change. Mais force est de constater que la situation actuelle n’est pas à la hauteur du Trophée Jules Verne pour espérer atteindre le Cap de Bonne Espérance aux alentours de 12 jours et se positionner sur le temps de référence du record à battre détenu par IDEC Sport*.

Le grand beau temps accompagné d’un vent faible d’Est qui règne sur la France en ce début de mois de février est trompeur. « La situation est atypique », explique Jean-Yves Bernot. « L’anticyclone centré sur la France pourrait permettre de partir avec un vent d’Est à la rencontre d’un front et de basculer ensuite vers le Sud ». De fait, les routages de ces dernières 48 heures vers l’Équateur sont bons avec 5 jours prévus pour atteindre les portes de l’Atlantique Sud, malgré « un alizé pas idéal ». Mais c’est ensuite que ça se gâte : « On a beau faire tourner tous les routages que l’on veut et même forcer un peu les polaires, le Sud ne passe absolument pas » garantit Benjamin Schwartz, navigateur de Sails of Change, en lien permanent avec Yann Guichard et Jean-Yves Bernot. Très étendu en longitude comme en latitude, l’anticyclone de Sainte-Hélène fait clairement barrage sur l’Atlantique Sud et rallonge considérablement la route pour rejoindre les dépressions de l’océan Indien, comme l’ont d’ailleurs montré les trajectoires des concurrents de The Ocean Race ces jours derniers. « Sans possibilité de traverser l’anticyclone, les meilleurs temps que l’on peut espérer à Bonne Espérance sont de 13 jours » ajoute Benjamin. C’est 24 heures de trop par rapport au temps de Francis (Joyon)».

Rappelons qu’IDEC Sport avait ensuite enchaîné un océan Indien remarquable qui oblige aujourd’hui à capitaliser sur l’Atlantique sous peine de courir après le chronomètre tout le reste du tour du monde. Prolongé jusqu’à fin février, le stand-by de Sails of Change doit permettre de profiter de meilleurs enchaînements pour une descente Atlantique de premier ordre.

L’équipage de Gitana 17 a tenté sa chance hier dimanche. « L’Atlantique Nord est bon et ils ont des capacités de vitesse et une agilité dans les vents faibles de l’anticyclone que nous n’avons pas » explique Benjamin Schwartz. « En ce qui nous concerne, on a essayé de forcer un peu mes polaires du bateau mais le bilan, c’est que ça ne passe pas. Nous avons encore 20 jours de stand-by, nous restons sur notre objectif avec le potentiel de notre maxi-trimaran ».

*Record du Trophée Jules Verne détenu en 2017 par l’équipage de IDEC Sport en 40 jours 23 heures 30 minutes et 30 secondes.

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