« Notre aventure n’est pas uniquement humaine et sportive », assure Yann Guichard. « Nous avons tenu à intégrer au programme Spindrift nos actions philanthropiques et les valeurs qui nous tiennent à cœur pour la protection de l’océan et de la terre, messages que Dona relayait déjà lors de notre première tentative en 2015 ».
« Depuis 20 ans mes actions portent sur la création de grandes aires marines protégées et la sauvegarde de la biodiversité. L’étroit lien entre la santé de l’océan, le climat et notre propre santé ne fait plus aucun doute », poursuit Dona Bertarelli.
Ainsi, depuis l’an dernier, « les équipes de l’écurie voile Spindrift s’attachent à préparer une tentative autour du monde sans énergie fossile, un « défi dans le défi », ajoute Yann. « Il n’y aura donc pas de moteur thermique qui assure habituellement le fonctionnement de l’électronique, des moyens de communication, de la désalinisation et du chauffage de l’eau nécessaire à l’alimentation. Pour y pallier, nous disposons à bord de panneaux solaires, de deux éoliennes et d’une pile à combustible à bio-méthanol. »
Le Trophée Jules Verne 2022-2023
Guidée par un profond respect de l’environnement, la durabilité est une valeur fondamentale pour les fondateurs de Spindrift. Dans toutes leurs activités, qu’il s’agisse de contribuer à protéger et régénérer la biodiversité des océans et des terres au profit de tous ceux qui dépendent d’un environnement sain, ou de s’efforcer de minimiser l’impact des opérations sur l’environnement, Dona Bertarelli et Yann Guichard s’engagent à faire leur part pour créer un avenir durable pour notre planète.
Les énergies à bord de Sails of Change
Cet hiver, Dona Bertarelli et Yann Guichard repartent à l’assaut du Trophée Jules Verne à bord du maxi-trimaran Sails of Change dans l’objectif de battre le record du tour du monde à la voile en moins de 40 jours. A travers ce défi, l’équipage Spindrift souhaite sensibiliser le plus grand nombre à agir ensemble pour atteindre l’objectif de la haute protection d’au moins 30% de la planète d’ici 2030. L’équipage va tenter de prouver que performance et durabilité sont compatibles en utilisant les sources d’énergie du vent, du soleil et sans aucun carburant fossile.
La consommation d’énergie à bord
Sails of Change a besoin d’énergie pour naviguer, mais aussi pour alimenter tous les appareils de bord afin d’optimiser son parcours et rendre la vie confortable pour l’équipage durant plusieurs semaines. Sa consommation moyenne est de 40 Wh (= 0,40 kWh) hors fonctionnement des bouilloires électriques pour chauffer de l’eau ou du ballon d’eau chaude qui maintient l’eau à 70°. La consommation atteint 500Wh quand les bouilloires fonctionnent.
La production d’énergie éolienne
Rappelons que le maxi trimaran est un voilier dont le principal mode de propulsion est la voile grâce à la force du vent. Avec une surface de voiles cumulées d’environ 1000m², Sails of Change peut atteindre 50 nœuds de vitesse (soit environ 90 km/h).
Pour mémoire, Surface des voiles :
- Grand-voile GV = 350m²
- J0 = 461 m²
- J1 = 284m²
- J2 = 179m²
- J3 = 80m²
Une éolienne fixe à l’arrière permet aussi de transformer la force du vent en énergie électrique jusqu’à hauteur de 600 Wh (= 0,6kWh) en fonction de la force du vent apparent. Le vent apparent moyen autour du monde est d’environ 25 nœuds sur Sails Of Change. Avec une telle force de vent l’éolienne produit environ 280 Wh.
Une seconde éolienne de spare est implantable à l’intersection entre le bras arrière et la barre-d’écoute sur un chandelier dédié à bâbord ou à tribord. Cette éolienne est en tout point identique à celle du tableau arrière.
La production d’énergie solaire
Avec le but de réaliser un record autour du monde sans utilisation de carburant fossile, le bateau a été équipé de 36m² de panneaux photovoltaïques (8500 Wc) pouvant produire jusqu’à 4000 Wh (= 4 kWh). Ces cellules captent et transforment l’énergie solaire en énergie électrique.
Et pour pallier le manque d’énergie…
Pour faire face à un éventuel manque simultané de soleil et de vent, une pile à combustible à bio-méthanol. Ce dernier est fourni par une entreprise française, ARM Engineering ; il est produit à partir de biomasse non alimentaire (fumier) qui provient du Danemark. La pile a été installée dans l’espace qui contenait autrefois le moteur du bateau et fonctionne comme une batterie standard, échangeant des ions entre une anode et une cathode, qui transforme le bio-méthanol CH3-OH en CO2 et H2O sous forme de vapeur. Cette réaction exothermique produit l’équivalent de 1500 Wh de chaleur et 500 Wh d’électricité. Si la pile fonctionne en continu, elle émet l’équivalent CO2 de 10 personnes respirant normalement, et environ 10 litres d’eau, toutes les 24 heures.
Le saviez-vous ?
Le kilowatt heure – symbole Kw.h ou parfois kWh est une unité de mesure d’énergie correspondant à l’énergie consommée par un appareil de 1000 watts (1 kW) pendant une durée d’une heure.
Cette unité est surtout utilisée pour mesurer l’énergie électrique.