Suite à un chavirage lors de la dernière manche du Grand Prix de Mies dimanche dernier, l’équipe technique de Spindrift s’est affairée toute la semaine pour remettre sur pied leur TF35. Un sacré travail, démontrant la cohésion et l’efficacité du Team, avant de reprendre les entraînements et d’aborder le grand rendez-vous de l’année : le Bol d’Or Mirabaud ce samedi.
En TF35, tout peut basculer en une fraction de seconde. Dimanche dernier lors de la 2e et dernière journée du Grand Prix de Mies, l’équipage de Spindrift en a eu une nouvelle illustration. La faute à un grain assez fort alors qu’il progressait au près, en tribord amure. La suite, c’est Yann Guichard qui la raconte : « Le bateau a décollé. En retombant, le safran au vent s’est arraché et on n’avait plus le contrôle du bateau. Il est parti à l’abattée, a enfourné puis a chaviré ». Si aucun blessé n’a été à déplorer, le moment a été « impressionnant à vivre sur le bateau ».
Détermination, cohésion et réactivité pour le remettre sur pied
Dans la foulée, toute l’équipe technique s’est mobilisée, lancée dans « une grande course contre la montre » dixit Yann. La Société Nautique de Genève a contribué à sortir le bateau de l’eau rapidement. Puis, un contrôle ultrason a été réalisé et a permis de constater que la structure n’avait pas été endommagée. « Puisque le chavirage a eu lieu par l’avant, il n’y a pas eu de pression sur les flotteurs », souligne Hugo Pronost, le « boat captain » du projet. La classe a fourni un safran, des lattes ont été remplacées et un travail conséquent a été réalisé afin de réparer et fiabiliser l’ensemble des systèmes électriques.
« Il y avait une inquiétude car l’électronique est une composante essentielle de ces bateaux et tout avait été noyé, poursuit Xavier Revil, le responsable du projet TF35. Mais nos fournisseurs et l’équipe technique ont été particulièrement réactifs ». Le TF35 a ainsi pu être remis à l’eau jeudi.
« Les intervenants ont travaillé avec une grande détermination. Ils ont été particulièrement réactifs afin de tout contrôler et tout remettre dans l’ordre », poursuit Hugo. « Je tiens vraiment à remercier nos fournisseurs et tous les membres de l’équipe technique. Ils ont fait un travail formidable pendant trois jours », assure Yann. En parallèle, grâce à l’usage d’un sonar, le safran a été localisé et récupéré par une équipe de plongeurs jeudi matin.
« Tous les voyants sont au vert »
Ce jeudi donc, l’équipage a pu participer à un entraînement sur le Léman. « Le vent s’est levé avec 10 à 12 nœuds, ce qui nous permis de voler et de vérifier que tous les systèmes fonctionnent bien, raconte Xavier Revil qui était à bord. Et on a pu constater que le travail effectué depuis dimanche porte ses fruits. A priori, tous les problèmes sont résolus ».
Yann assure que l’équipage « n’avait pas perdu confiance » mais désirait « retrouver les sensations à bord et constater que le bateau vol correctement ».
Désormais, tous n’ont qu’un objectif : le Bol d’Or Mirabaud dont le départ a lieu ce samedi. « On ne pouvait pas le rater » assure Hugo Pronost. Même constat pour Yann Guichard : « l’équipe technique a déjà gagné son Bol d’Or. À nous de faire en sorte d’en faire de même ». La course devrait se disputer sous un grand soleil avec un régime de brise thermique tout au long de la course. « Ça devrait être une édition ni très rapide, ni très lente, décrypte le skipper. Il faudra veiller à l’atterrissage au bout du lac à Montreux où le vent est souvent aléatoire ».
L’équipage, dont la majorité l’a déjà disputé l’an dernier, est particulièrement motivé et fera tout pour donner le meilleur. « Une dizaine de bateaux peut s’imposer en temps réel mais c’est une course très ouverte où rien n’est écrit à l’avance, ajoute Yann. Tout peut arriver, c’est ce qui fait la beauté de cette course ». Le départ est prévu à 10 heures avec un objectif : permettre à Spindrift de s’imposer pour la 5e fois de son histoire à l’issue de cette course mythique.